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Guinée, Conakry - Dans les tréfonds des terres aurifères de Mandiana au nord-est de la Guinée, de Kodiaran et Kodiaran Kôro, émergent des oasis d'apprentissage et d'espoir pour les filles et leurs familles. “Nous étions dans l'ignorance. Mais aujourd’hui nous avons eu beaucoup d'informations sur les grossesses précoces, les mariages d’enfant…” témoigne Kalamako Konaté, élève à l’école communautaire de Kodiaran. 

A Kodiaran et Kodiaran Kôro, deux localités situées au Nord Est de la Guinée, se dressent de nombreux freins à l'accès des filles à l'éducation. Les jeunes filles font face aux mariages forcés et précoces, aux grossesses non désirées, aux maladies sexuellement transmissibles les empêchant d’être scolarisées au même titre que les garçons. “ici, avant, on ne pensait pas à envoyer les filles à l’école” indique Djibril Konaté, Maire de la commune de Kodiaran. 

En Guinée, 1,5 million d'enfants et adolescents  âgés de 6 à 16 ans ne sont pas scolarisés. 91 % des filles scolarisées ne terminent pas le premier cycle de l'enseignement secondaire à l'âge légal et ce taux atteint 97 % dans des zones rurales comme ces deux localités de Kodiaran et Kodiaran Kôro. 

Mais aujourd'hui, s’ouvrent  dans ces deux localités, des  écoles perçues comme des portes ouvertes vers une seconde chance, offrant aux jeunes filles ayant abandonné l’école et qui n’ont jamais été scolaires, une éducation académique couplée à l’éducation complète à la sexualité. Chaque commune dispose d’une école, qui est le fruit d’un partenariat entre le Fonds des Nations Unies pour la Population en Guinée et le gouvernement guinéen. 

Dans ces écoles, les cours sont axés sur la formation professionnelle, l’éducation complète à la sexualité et l’alphabétisation. “Au-delà des études classiques, les mariages précoces, les grossesses précoces, c’est ce que nous apprenons. Et ce sont des choses qu’on ne savait pas que les enseignants nous ont apprises” indique t - elle. Fanta n’avait jamais été à l’école. C’est sa première fois de goûter aux joies d’être dans une salle de classe. Alors qu’elle avoisine les 13 ans, elle peut ici recevoir les informations nécessaires sur les menstrues, les violences basées sur le genre, le mariage précoce. 

“L’éducation sexuelle que ces enfants reçoivent c’est aussi une bonne chose. Le fait que les enfants partent à l'école et apprennent la couture peut être un motif qu’elles n'aient plus l’ambition des mines” se réjouit le Maire Djibril Konaté.

Depuis la création de ces écoles avec l’appui de l’UNFPA, elles ont accueilli 117 élèves dont 115 filles répartis dans deux espaces scolaires. Ces écoles sont aujourd’hui un exemple inspirant de l'impact positif que l’éducation peut avoir sur la vie des jeunes filles.