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L’efficacité de la lutte contre les violences faites aux femmes passe aussi par l’existence d’un cadre juridique adéquat et favorable à l’éradication du fléau. C’est dans ce cadre que la Ministre de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance a plaidé pour l’élaboration et l’adoption d’une loi spécifique contre les VBG en Guinée à l’occasion du lancement des 16 jours d’activisme à Conakry axée cette année sur la lutte contre le viol.

C’est un plaidoyer fort dans un contexte où les violences faites aux femmes et aux filles restent une vraie gangrène dans le processus de contribution de la couche féminine au développement du pays. Les statistiques sur les violences faites aux femmes notamment sur le viol, thème au cœur de la campagne orange de cette année inquiètent plus d’un. En effet, en 2016, 29,3% des femmes et filles de 15 à 64 ans ont subi au moins une violence sexuelle selon l’enquête nationale sur les violences basées sur le genre. La même étude indique que 36% des femmes/filles de 15 à 24 ans sont également victimes d’au moins une violence sexuelle. Pour changer cette situation, le renforcement du cadre juridique s’impose comme une urgence selon Madame Barbara Sow, Représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Guinée.

« Mener à bon port le combat contre les violences notamment le viol nécessite une approche holistique et multisectorielle prenant en compte tous les aspects dont la mise en œuvre d’un cadre institutionnel et légal idéal et favorable à la lutte » a – t – elle déclaré au nom du Système des Nations Unies en Guinée à l’occasion du lancement de la campagne orange à Conakry.

En effet, la Guinée dispose d’une loi sur la santé sexuelle et reproductive qui condamne certains types de violences faites aux femmes. Le pays a également ratifié plusieurs outils internationaux qui renforcent cette loi. Mais il n’existe pas au niveau national une loi spécifique sur les violences faites aux femmes.

« Nous invitons l’assemblée Nationale a doté la Guinée d’une loi spécifique sur les violences faites aux femmes car le phénomène gagne du terrain et nous devons renforcer le cadre juridique » a plaidé Mariama Sylla, Ministre de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance. Présente dans la salle au moment de cette demande spécifique, la parlementaire et ancienne Ministre, Madame Nanfadima Magassouba a estimé que la requête est légitime et mérite l’attention des députés.

En procédant au lancement officiel des 16 jours d’activisme, le Premier Ministre guinéen a aussi soutenu la nécessité d’aller vers la mise en place d’une telle loi, capable de créer un contexte légal plus favorable à toutes les formes de violences faites aux femmes notamment le viol. Il a par ailleurs insisté sur le fait de redonner aux familles, le pouvoir économique en vue de réduire la pauvreté, cause de plusieurs de ces violences dont les femmes sont régulièrement victimes.