Vous êtes ici

L’antenne de Boké du Réseau des Communicateurs Traditionnels de Guinée soutient un arrêt rapide de l’excision des femmes et des filles dans le pays. Cette position de l’antenne locale de ce réseau fait suite à une déclaration faite par le bureau national du réseau en novembre 2019. Dans cette déclaration, le réseau s’est désolidarisé de toutes les festivités liées à cette pratique et compte refuser tous avantages qu’il recevait au paravent à l’occasion des célébrations de rituels marquant la fin de l’excision.

L’engagement des membres du RENACOT de Boké contre l’excision est bâti au tour de trois éléments essentiels. Le premier est une condamnation ferme de la pratique dans le pays.

« Nous pensons qu’il est nécessaire de manifester notre position vis-à-vis de l’excision. Nous sommes contre et nous voulons le faire savoir » a déclaré le responsable du Musé de Boké, membre du réseau et un des auteurs de la déclaration faite par le réseau à l’occasion de la journée des Nations Unies, célébrée cette année dans le Kankandé. Ainsi les 15 membres du réseau présents au cours de la célébration de cette journée des Nations Unies à Boké, ont décidé de ne plus tolérer ce fléau qui freine l’épanouissement des femmes et filles.

Le second élément qui motive aujourd’hui la position du RENACOT vis-à-vis de ce fléau est son impact négatif sur la santé des filles et des femmes.

« Quand j’étais en service à Siguiri, j’ai vu beaucoup de filles mourir des conséquences de l’excision. Ce sont des expériences douloureuses et cela m’a encouragé à m’engager contre cette pratique » affirme le docteur Karamo Camara, membre du réseau.

En effet, les MGF peuvent être à l’origine de plusieurs complications sanitaires et même de décès. En plus de ces conséquences sanitaires, les MGF constituent une violation des droits des femmes.

 « C’est une pratique qui freine l’épanouissement des femmes et des filles. En plus elle les empêche vraiment de contribuer de tout leur potentiel au développement du pays » a déclaré Madame Compo, porte-parole du réseau à Boké. « Nous ne sommes plus d’accord avec la pratique car nous voulons que les femmes apportent leur part effective au développement » conclut – elle sur un air déterminé.

La déclaration du Réseau lue en présence de plus d’une centaine de personnes issues du Système des Nations Unies, des autorités régionales, des ONG et du secteur privé à Boké fut accueillie favorablement.

Les autres antennes du Réseau des communicateurs traditionnels de Guinée dans les huit régions administratives du pays se préparent aussi à amplifier cette vision de l’organisation.