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Les épidémies de COVID 19 et Ebola ont compromis pour de nombreuses guinéennes en âge de procréer, les droits et choix en lien avec la santé de la reproduction. La moitié de la Guinée, composée d’un peu plus de 52% de la population, que sont les femmes et filles – voient ainsi leurs besoins en santé maternelle non satisfaits dans de nombreuses localités du pays, en raison de petits virus, redoutables et dangereux. Eh oui redoutables et dangereux, parce que n’étant pas encore pour l’instant, totalement connus des Hommes.

En effet, les mystères qui planent sur la COVID 19 et Ebola, que les scientifiques des pays les pauvres aux plus riches, n’ont pas encore percé, font redouter l’impact combien négatif ils peuvent avoir sur les systèmes de santé en général, sur la continuité des services de santé de la reproduction, en particulier.

De nombreuses ressources allouées aux secteurs de la santé, ont été pour la plupart réorientées vers l’urgence de chasser ces deux virus de nos pays. D’autre part, le personnel de santé étant en première ligne dans la riposte contre Ebola et COVID 19, sont les premiers contaminés, diminuant ainsi la main d’œuvre disponible pour offrir les soins. Les sages-femmes, maillon indispensable dans l’offre des services essentiels de santé maternelle, demeurent des victimes de ces maladies. Des données préliminaires issues d’un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), indiquent que la COVID-19 pourrait exacerber les défis sanitaires auxquels les femmes font face et une nouvelle analyse révèle que les accouchements en présence de personnel qualifié ont chuté dans 14 pays. En Guinée, selon les données extraites du DHIS2 en septembre 2021, pour la ville de Conakry, le nombre de femmes ayant effectuées la première CPN au premier semestre est réduit de 7%, de même que les accouchements assistés par un personnel qualifié au centre de santé et à l’hôpital, connaissent une baisse de 11%.  

Selon le dernier rapport du Fonds des Nations pour la Population, portant sur l’état de la population mondiale, si la pandémie continue, plus de 47 millions de femmes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire risquent de se voir privées de contraceptifs modernes – une pénurie qui risque de donner lieu à 7 millions de grossesses non désirées.  

Au-delà, les cas de violences basées sur le genre sont exacerbés dans le contexte de ces deux épidémies. L'étude nationale d'impacts socio-économiques de COVID19 en avril 2020 a révélé que 20 % des ménages guinéens ont signalé une augmentation de la violence. Un exercice en juin de collecte de données auprès des prestataires de services de lutte contre les violences sexuelles dans 4 régions de la Guinée, a indiqué que 43 % des répondants ont déclaré une augmentation de la violence liée au COVDI19. Cette dernière enquête a indiqué que 50% de ces cas reportés aux services publiques concernent des filles de moins de 15 ans ; ce qui constitue une grave violation des droits des filles.

Face à cela, le Fonds des Nations Unies pour la Population, appelle à une riposte contre Ebola et au COVID 19, sensible à la continuité des services et à la protection des droits des femmes et filles. C’est dans cette perspective que UNFPA Guinée a mobilisé auprès des partenaires, des ressources pour soutenir les structures de santé de Conakry et de trois régions du pays pour la continuité des services de santé maternelle. Ainsi, des sages – femmes, des relais communautaires, des hygiénistes sont recrutés et formés sur l’offre des services de santé de la reproduction. 1,5 millions de dollars mobilisés auprès de la firme pharmaceutique japonaise Takeda, 2 millions 300 mille dollar auprès de la Banque mondiale, 550 milles dollars auprès des fonds d’Urgence de UNFPA et MUSKOKA. Toutes ces ressources visent à ne pas laisser les femmes et les filles pour compte.

Mais ces ressources ne pourront pas couvrir tous les besoins des femmes et filles en âge de procréer. D’où l’urgence pour tous les acteurs, de faire de la continuité des services, un aspect essentiel et indispensable de la riposte à Ebola et COVID 19.

Pendant que nous célébrons les femmes en ce mois de mars, j’invite toutes les forces vives impliquées dans la lutte contre ces deux fléaux à faire des droits sexuels et reproductifs des femmes et filles, une priorité des priorités.  

Marie Olga Perpétue Sankara, Deputy UNFPA Guinea