Vous êtes ici

Cinq ateliers régionaux réunissant près d’une centaine de cadres des inspections et directions régionales et préfectorales de la santé a permis d’élaborer des plans d’action d’urgence en septembre 2022. Des plans qui intègrent l’accès des populations aux services de santé sexuelle et reproductive y compris la gestion des violences basées sur le genre en période de crise ou catastrophe. Une activité qui permet de garantir durant les périodes de crise l’accès des femmes et filles aux droits et choix en matière de reproduction.

La Guinée a déjà connu plusieurs épidémies notamment le COVID 19, Ebola, la fièvre Marburg et autres qui ont impacté l’utilisation des services de santé sexuelle et reproductive. La gestion de ces épidémies suppose aussi la garantie pour une continuité effective des services de santé maternelle. Mais souvent, « la santé reproductive (SR) n’est pas au cœur de la réponse aux épidémies » témoigne le Docteur Touré Fatoumata, Directrice Préfectorale de la Santé de Dalaba, localité de la région de Mamou, située à 250 km de Conakry.  Le Dr Touré Fatoumata est Chargée de la SR et de la planification familiale dans son district sanitaire depuis 5 ans. Elle a participé à la réponse à plusieurs épidémies. De cette expérience, elle indique avec regret « la SR est le grand oubli dans la gestion des épidémies de notre pays ». Même son de cloche au niveau du district sanitaire de Mamou. « Le plan de contingence des urgences n’ont pas jamais pris en compte la santé reproductive et les violences basées sur le genre ». A N’zérékoré, « au cours de la dernière épidémie d’ébola, la SR n’était pas un pilier du plan de contingence » a indiqué un participant à la rencontre de la région de N’zérékoré.

Ainsi de Kindia à N’zérékoré en passant par les régions de Mamou, Labé et Kankan, le constat est le même. La santé reproductive et la gestion des violences basées sur le genre constituent les parents pauvres voir oubliés des plans de contingence pour la gestion des crises en Guinée. Souvent, « la SR n’est simplement pris compte », souligné une des participants de Kankan.  

En effet, le constat de la quasi absence de la mise en place du dispositif minimum d’urgence pour la santé sexuelle et reproductive a conduit à l’organisation de cet atelier stratégique. Deux objectifs sont alloués à cet atelier. « Outiller les chargés de la santé sexuelle et reproductive des zones d’intervention de UNFPA en Guinée, mais aussi les amener à être les ambassadeurs de cette cause avec des plans d’action concrets » a indiqué le Docteur Ndiouga Diallo, FP/RHCS Technical Specialist, à UNFPA.

Le Dispositif minimum d’urgence (DMU) pour la santé sexuelle et reproductive (SSR) est un ensemble de services et d’activités de santé sexuelle et reproductive, vitaux qu’il faut mettre en œuvre au début de chaque urgence humanitaire pour prévenir la surmortalité maternelle, néonatale et infantile. Toutes les activités de prestation de service relevant du DMU doivent être mises en œuvre simultanément par le biais d’actions coordonnées avec tous les partenaires concernés. « Pour maintenir les indicateurs de santé maternelle au beau fixe en période de crise ou pas, le DMU reste une stratégie efficace » indique l’Inspectrice Régionale de la Santé de Mamou. Continuant, elle indique « l’appui des partenaires comme UNFPA demeure précieux pour parvenir à cela ».

Il faut noter que les 5 rencontres régionales ont permis de mobiliser près d’un 200 expert des questions de santé sexuelle et reproductive dans les régions concernées. Au niveau de chaque région, des plans d’action ont été élaboré pour le suivi des recommandations mais aussi et surtout l’implémentation de la SR dans les plans de contingence.