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La Guinée s’active dans la réalisation de l’ensemble des activités inscrites dans sa feuille de route vers Nairobi. C’est dans ce cadre qu’une table ronde intergénérationnelle portant sur la santé de la reproduction a réuni plus d’une trentaine de participants ce samedi 26 octobre 2019 à la Radiotélévision Guinéenne. Les invités ont mis en exergue, les avancées, les défis et les nouveaux engagements du pays liés à la SR en Guinée.

C’est une table ronde télévisée qui a réuni quatre principaux invités et un public composé de personnes issues du Gouvernement, du milieu universitaire, de la société civile et des partenaires techniques et financier. Organisée par le Ministère de la Santé avec un appui technique et financier du Système des Nations Unies en Guinée, la table ronde a porté essentiellement sur divers aspects de la Santé de la Reproduction (SR), thématique phare du programme d’action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD). Depuis 25 ans déjà, la Guinée a enregistré de nombreux progrès dans le cadre de la promotion des droits sexuels et reproductifs a estimé la Direction de la santé familiale et de la nutrition, Mme Dieney Fadima KABA du Ministère de la Santé à l’entame des échanges. En effet, la prévalence contraceptive, bien que toujours faible par rapport à la moyenne internationale est passée de 6 à 11% de 2012 à 2018. Les besoins non satisfaits en produits contraceptifs chez les femmes en âge de procréer a légèrement baissé pour la même période de 24% à 22% alors que le taux de mortalité maternel est estimé désormais à 550 décès pour 100 000 naissances vivantes contre 980 pour 100 000 naissances vivantes en 2012. En outre, la mortalité néonatale a baissé de 33 à 20 décès pour 1000 et la mortalité infantile de 67 à 44 pour 1000. Par ailleurs, la Guinée a fait des progrès dans le domaine de l’accès des jeunes à l’information et aux services PF. Il s’agit notamment des centres d’information conviviaux créés par le Gouvernement avec un appui des partenaires techniques et financiers comme le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). « Je travaille dans un centre d’écoute pour jeunes et adolescents et je suis certaine que nous apportons les réponses nécessaires aux besoins des jeunes en matière santé reproductive sans aucun préjugé » témoigne Hawa Camara, Jeune femme et responsable du centre d’écoute Ado de la Blue Zone de Conakry.

« Ce fut un débat intéressant et je pense que l’un des sujets majeurs était réellement l’accès des jeunes aux services planification familiale. Nous avons interpellé les autorités sur la nécessité de trouver les moyens pour briser les barrières qui empêchent de jouir de leurs droits reproductifs » relève Amadou Korka Bah, président de l’Association des Journalistes en Santé de Guinée pour notifier que malgré les efforts, il reste encore du chemin à parcourir pour qu’aucun jeune ne soit laissé pour compte dans l’accès aux droits en matière de procréation.

Un autre aspect et non des moindres soulevés durant cette table ronde est le lien qu’on peut établir entre la santé de la reproduction et les cancers gynécologiques notamment le cancer du sein chez la jeune fille et les femmes. Le constat d’un des participants à la table ronde est que les cancers gynécologiques ne sont pas pris en compte directement dans les services de SR. « J’ai vu une fille qui avait le cancer du sein et qui a été dans un hôpital de province mais n’a pas reçu les soins nécessaires parce que les médecins à ce niveau n’ont pas pu diagnostiquer à temps la maladie. Ils n’avaient pas la compétence. Il faut qu’on pense à intégrer ces compétences dans nos structures sanitaires de province » a témoigné Yao Ahouadjogbé, médecin au service d’oncologie de l’hôpital National Jean Paul 2 et membre de la Fondation Maranatha. En dehors de cette question épineuse de prise en charge des cancers gynécologiques, le sujet de la prise en compte de la SR dans toutes ces dimensions a été évoquée. Comment assurer les droits et les choix pour l’individu en matière de SR de la naissance à la mort en prenant en compte la gestion de la ménopause, un aspect mis aux oubliettes ? Interrogation d’une participante issue de l’Association des Femmes Journalistes de Guinée. A cela, le répondant de UNFPA à cette table ronde a souligné que la SR prend effectivement en compte l’individu sur tout le cycle de vie à savoir de la naissance à la mort. « C’est à cause en général de la rareté des ressources que les pays parfois sont contraints de faire des choix. Et souvent, c’est le paquet lié à la santé de la mère et de l’enfant qui est privilégié. Cependant les partenaires vont continuer à appuyer le gouvernement pour un programme de santé de la reproduction globale » a déclaré le Docteur Ndiouga Diallo, de l’Unité SR de l’UNFPA Guinée.

Il faut noter que les nouveaux engagements de la Guinée pour accélérer les promesses prises il y a 25 ans dans le cadre de la CIPD sont en cours de validation au niveau du pays. Et plusieurs de ces engagements concernent bien la santé de la reproduction.