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Après l’engagement des autorités politiques, religieuses du pays pour la tolérance zéro aux MGF, les jeunes ont également pris des engagements pour l’arrêt de cette pratique. C’était le 05 Février 2020 à la Blue Zone de Kaloum, à l’occasion de la célébration de la journée internationale tolérance zéro aux MGF.

La conférence sur l’engagement des adolescents et des jeunes pour la promotion de l’abandon des MGF a réuni les représentants de différentes structures de jeunes et les partenaires. L’objectif était de trouver ensemble des voies et moyens pour accélérer l’abandon des MGF en Guinée. Ceci s’est fait à travers deux panels de haut niveau.

Le premier panel avait pour thème, ‘’investir dans les adolescents, les Jeunes pour la promotion d’abandon des MGF’’. Il était animé par les représentants du ministère de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes et des organisations partenaires (UNICEF, UNFPA, PLAN INTERNATIONAL, GIZ). Ces structures d’appui aux jeunes ont présenté leurs visions pour les jeunes et les différentes actions réalisées en faveur de l’abandon des MGF.

« On donne aux jeunes l’information, la formation sur les MGF afin qu’ils appréhendent les conséquences néfastes de cette pratique et nous élaborons des stratégies pour faire des activités au niveau communautaire » a Précisé Mme Fanta Wagué, Responsable du portefeuille genre au bureau Guinée du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). En effet, UNFPA est très engagé en Guinée dans la lutte contre ce phénomène. Depuis plusieurs années, l’agence Onusienne apporte un soutien technique et financier au gouvernement dans la lutte contre les MGF. A côté de UNFPA, d’autres partenaires sont aussi engagés. C’est le cas de Plan International Guinée.

« L’ambition de Plan Guinée est de sauver deux millions deux cent cinquante mille (2 250 000) filles de l’excision d’ici 2030 » a annoncé Finda Ifono de Plan International Guinée.

A l’issue de ce panel, des recommandations ont été faites aux jeunes afin qu’ils soient plus impliqués dans la lutte contre les MGF. 

« Les jeunes doivent revendiquer leurs droits, leurs diversités ; ça ne veut pas dire tout casser. Revendiquer, c’est avoir la capacité d’accepter, d’aller chercher ce qui nous revient et de refuser ce qui ne nous convient pas à savoir les MGF » conseilla le représentant de l’UNICEF.

La Guinée, malgré les défis qui restent relevés sur le terrain, a aussi fait de grandes avancées dans le processus d’éradication de ce phénomène. Il s’agit notamment du cadre légal favorable à la lutte et des nombreux projets en cours pour amener les populations à comprendre la nécessité d’abandonner les MGF. Les participants ont souligné avec satisfaction cette évolution dans la lutte.

« Nous sommes en train de gagner le pari de l’abandon de l’excision… en 2012 la première exciseuse a été condamnée. Composez le 116 pour dénoncez, c’est gratuit et confidentiel » conseilla la représentante de l’ONG AGUIAS.

 Ce message a été ovationné par les participants. Aussi les jeunes ont exprimé leurs engagements durant le second panel portant sur le rôle des structures d’ado jeunes dans le processus d’abandon des MGF.

Panel des partenaires qui soutiennent les jeunes
Légende

 Kadiatou Konaté, du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée a affirmé que les jeunes s’impliquent davantage dans le processus.

« La dernière stratégie était avec UNFPA sur l’engagement des jeunes dans la lutte contre l’excision, on a utilisé une stratégie de communication en langue nationale, ça a permis de toucher 2500 personnes ; on a impliqué les chefs communautaires et envoyer des artistes qui ont favorisé la mobilisation, après on a fait passer le message » a – t – elle témoigné. En effet, UNFPA a soutenu financièrement le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée dans la mise en œuvre de la campagne « une femme, une image » pour briser les fausse informations et croyances au tour de l’excision. Une campagne qui a permis de mobiliser les communautés mêmes les plus conservatrices à adhérer à l’abandon des MGF.

Ainsi, la jeunesse trouve des moyens innovants pour atteindre le maximum de personnes notamment, la technologie, l’art, le porte à porte, les boites à image… Plusieurs ont subi ces violences et font des sensibilisations pour que les futures générations ne subissent pas les MGF.

« Si on me demande pourquoi ? je dirais que j’ai subi l’excision et je ne voudrais pas que ma fille subisse cela rien qu’à penser à la douleur. Aussi je connais une femme qui ne peut pas avoir d’enfant à cause d’une excision mal faite » propos de Kadiatou Conté une paneliste chanteuse qui prévoit une tournée de sensibilisation avec son titre ‘’sauvons nos filles’’.