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Pour diminuer la morbidité et la mortalité maternelle et néonatale en Guinée, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique a doté des structures de santé en matériels médicaux, médicaments, en kits de dignité et en personnels de santé qualifiés à travers un financement de la Banque Mondiale avec l’appui technique de UNFPA. Dans la région administrative de Kankan, dix (10) centres de santé, cinq (5) hôpitaux ainsi que le centre de santé amélioré de Banankoro ont bénéficié des kits de dignité pendant cette période de COVID-19..

Le don des kits de dignité, le recrutement, la formation et le déploiement des sages – femmes et des relais communautaires est une approche développée dans le cadre du projet du projet continuité des services de la santé de reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutritionnelle (SRMNIA-N). Cette initiative s’inscrit dans le cadre global de mise en œuvre du plan de continuité des services de santé en période de COVID 19 du pays. L’objectif est « d’assurer l’utilisation optimale par les femmes et filles en âge de procréer pendant la période de COVID 19 ». Ainsi, les conditions ont été créées dans les structures de santé de Kankan pour garantir l’accès des femmes aux services en lien avec les consultations prénatales, le suivi de la grossesse, l’accouchement assisté par un personnel qualifié de santé, la planification familiale, les soins pour le nouveau – né, la prise en charge des cas de violences basées sur le genre…

Le constat révèle en effet, qu’au moment des épidémies, « le taux de fréquentation des services de santé diminue étroitement à cause des rumeurs et fausses informations » ce qui créent la réticence chez les citoyens. Ce projet vise à « ramener les femmes en âge de procréer vers les structures de santé »

Le centre de santé de la sous-préfecture de Batè Nafadji, située à 35 Km du centre-ville de Kankan a bénéficié des kits de dignité. Selon Martine Tolno, la cheffe du centre de santé de Nafadji, « il y a une parfaite amélioration dans l’offre de service car le centre était en manque de beaucoup d’équipement ».».  Martine Tolno indique par ailleurs que : « au moment de la COVID-19, nous avons reçu l’aide de UNFPA, il y a eu beaucoup d’amélioration parce qu’ils nous ont donné les kits de dignité, les gens ont été formé et avant on n’avait pas de matériels médicaux adéquats qui pouvaient vraiment nous aider à travailler, on a reçu aussi de bons matériels ».

L’appui reçu par ce centre de santé, à l’image des autres structures bénéficiaires de la région de Kankan, a contribué à ramener les femmes vers la structure de santé et solidifier la collaboration entre la communauté et le centre. Pour Tolno, cet appui est l’élément qui a redonné vie aux indicateurs de santé maternelle dans son centre de santé. « Aujourd’hui on ne fait qu'apprécier les indicateurs de santé maternelle, quand on prend par exemple la CPN on était à 53 et 63% mais depuis l’arrivée du projet nous sommes partis jusqu’à 95% » a-t-elle précisé. Aujourd’hui, Tolno est responsable de structure de santé satisfaite et heureuse de servir sa communauté qui apprécie l’appui reçu dans le cadre de ce projet.

Les relais communautaires (RECO), considérés comme le cordon ombilical entre le centre de santé et la communauté, est un agent de santé qui parcours les quartiers et les villages en sensibilisant la population pour leur retour vers les structures de santé.

Boh Lonceny Diané est l’un de ces relais communautaires que nous avons rencontré à Nafadji. Selon lui « leur présence sur le terrain a changé beaucoup de personnes et plusieurs sont revenus vers les structures de santé ». Sur son visage, on peut lire la joie de servir à sauver des vies dans un contexte d’épidémie où la peur peut parfois contribuer à la baisse de l’utilisation des services de santé. Comme tous les 301 relais communautaires recrutés dans la région de Kankan, dans le cadre de ce projet, Louceny Diané a été formé et motivé financièrement pour toucher le maximum de ménage sur les avantages de continuer à utiliser les services de santé maternelle.

Hawa Camara fait partie de l’équipe des relais communautaires. « Notre arme de guerre est la sensibilisation. Nous RECO, on fait des sensibilisations dans les villages, dans les familles en direction des femmes en grossesse et des femmes qui allaitent à venir dans les centres de santé et on les conseille de ne pas utiliser la pharmacopée. En ce temps précis, plusieurs femmes viennent au centre. Et depuis l’arrivée de ce projet on fait maintenant le succès parce qu'elles savent que quand elles viennent on leur donne des cadeaux » a-t-elle ajouté.

Même son de cloche chez la Sage-Femme du centre de santé de Batè Nafadji qui revient sur les acquis du projet. « Ce projet nous a apporté assez de chose, l’amélioration de nos connaissances et notre façon de travailler. La formation et les équipements de travail dont on a bénéficié y ont également contribué.  J’ai réussi à amener les filles à se planifier afin d'éviter les maladies sexuellement transmissibles et les femmes en âge de procréer aussi. Les indicateurs ont changé parce qu'on pouvait faire 100 accouchements dans le mois et maintenant on fait 150 voire 160 dans le mois » témoigne la sage - femme Mariame Camara.  Poursuivant son intervention, elle précise que « c’est dans le cadre de ce projet qu’elle a pour la première fois de sa vie fait l’aspiration après l’avortement ».

Gnalengbè Dramé est une jeune femme en âge de procréer, elle est permanemment au centre de santé de Batè Nafadji où elle a fait le de sa grossesse. « Après l’accouchement, je viens aussi pour la vaccination des enfants. Si tu viens dans les centres de santé on s’occupe de toi et on t’offre des cadeaux tel que des savons, l’anti moustique, des pagnes, des cotons, des slips hygiéniques… ».

Enfin, il faut rappeler que le centre de santé de Batè Nafadji dispose aujourd’hui de nouveaux matériels d’accouchement grâce au projet continuité des services de santé de la reproduction maternelle, néonatale, infantile nutritionnelle (SRMNIA-N).

Ainsi, communautés, agents de santé et responsables de la santé au niveau de la région de Kankan sont satisfaits de ce projet. Le projet arrive à terme, tout le défi qui demeure est la pérennisation des acquis. Une pérennisation qui revient à l’Etat en tant que premier garant de la santé des populations en général, des femmes et filles en particulier.