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En cette période d’épidémie à virus Ebola, faire les Consultations prénatales avec un personnel qualifié, accoucher dans de bonnes conditions et bénéficier de soins de qualité est plus que vital. Le gouvernement a créé les conditions nécessaires pour garantir aux femmes et filles en âge de procréer ses services en toute sécurité dans les structures sanitaires.  Parmi ces mesures figurent le recrutement, la formation et le déploiement de 42 sages-femmes pour 23 structures de santé de la région de N’zérékoré. A leur prise de fonction, les sages-femmes, ont déploré la non fréquentation des structures de santé par les femmes. Mais cela, c’est une situation qu’elles s’engagent à changer.  

Nous sommes dans la sous-préfecture de Gouécké plus précisément au centre de santé Amélioré Remy Lamah. Depuis le 13 Février 2021, les couloirs et salles de consultation sont presque déserts, les patients viennent à peine. Cela est dû au cas d’Ebola détecté parmi le personnel soignant. Ce fut d’ailleurs, le cas indexe du retour de la maladie à virus Ébola dans la localité. « Avant le retour de cette maladie, on pouvait avoir au jour du marché hebdomadaire, au minimum 60 femmes qui font leur première CPN, mais maintenant, nous peinons à voir même 10 femmes en 1ière CPN au jour du marché » déplore le Directeur du centre de santé amélioré de Gouécké, le Dr Abdoulaye Kolié. Une situation qui inquiète Ibrahima Koné, Sous – Préfet de la localité. « Le service de maternité de Gouécké, ne fonctionne pas tellement. Depuis le début d’Ébola, les femmes ne viennent car elles ont peur » déclare t – il.

Même constant à l’hôpital régional de N’zérékoré où le nombre d’accouchement a chuté depuis l’apparition de la maladie à virus Ébola selon Noua Lucie Théa, Sage-femme dans cette structure de santé. « Depuis le matin, nous avons reçu seulement 3 femmes, alors qu’avant, nous croulions sous le poids du travail » déplore - t – elle. « Il est bientôt 16 heures du soir et le lieu est bien vide » conclut – elle sur un air de désolation. En plus de l’accouchement et de la CPN, la planification familiale est aussi affectée. Selon Théa Noua Lucie, du 1ier au 15 avril, elle n’a pas reçu une seule femme pour une méthode moderne de contraception. Pourtant, elle a travaillé 5 jours par semaine sur cette période. Mais ce n’est pas le moment du découragement. Notre sage-femme se prépare avec ses collègues à faire ce qu’elle appelle la stratégie avancée. Objectif, aller à la rencontre des sages-femmes dans les ménages. C’est une stratégie qui vise à offrir les services de santé dans la communauté et à rétablir la confiance par la sensibilisation et l’information.

Rétablir la confiance entre les structures de santé et la population s’impose alors comme une autre urgence qui s’ajoute à Ebola. « Moi, je pense que la maladie là vient de l’hôpital, je suis enceinte mais la copine de ma belle-mère va m’aider à accoucher à la maison » nous fait comprendre une jeune femme, enceinte, rencontrée dans le quartier commercial de la commune urbaine de N’zérékoré. Plusieurs pensent et veulent agir comme elles. « Nous ne devons pas laisser les femmes accoucher à la maison » annonce Makangbè Camara, sage-femme issue du lot de celle recrutée par UNFPA. « Nous voulons lutter contre la mortalité maternelle, donc, nous irons chercher les femmes dans la communauté » déclare comme l’engagement ferme d’une sauveuse de vie.

Face à cette situation, 42 sages-femmes sont déployées dans 23 structures sanitaires de N’zérékoré en vue de l’offre de services, la prévention du virus et la sensibilisation des femmes à retourner dans les structures de santé. Leur mission est d’améliorer les indicateurs en matière de santé maternelle dans la région en cette période d’Ébola et de garantir l’accès aux services de santé maternelle de qualité.

En Guinée La mortalité maternelle est de 550 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Des chiffres qui risquent d’être revus à la hausse en cette période d’épidémie si des dispositions ne sont pas prises.  C’est pourquoi, le gouvernement guinéen, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), a investi dans la continuité des services de santé maternelle en cette période de crise sanitaire dans la région. « Nous sommes là pour sauver des vies, et nous sommes des actrices de la réponse à Ebola parce que c’est Ebola qui a aussi conduit au brisement de la confiance entre les structures de santé et la population » explique une des sages-femmes de Gouécké. Ces sages-femmes et leur engagement pourraient contribuer à ramener les femmes dans les structures de santé estime le Docteur Abdoulaye Kolié du CSA de Gouécké.