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Nous sommes au centre de santé de Kolaboui, sous-préfecture de la région de Boké, située à un peu plus de 300 Km de Conakry. Des femmes, jeunes filles et adolescentes y viennent régulièrement pour se procurer une méthode contraceptive. Dans la multitude de méthodes existant, l’implant a ravi le cœur des utilisatrices et elles l’ont baptisé anti-balle. A l’image de Kolaboui, l’implant reste très prisé dans les 14 autres centres  de santé de la préfecture de Boké

Assise devant la sage-femme qui lui présente son panier de contraceptifs disponibles, Aminata Camara suit les explications attentivement. Au bout de 5mn, elle pose la question qui revient le plus souvent en séance de counseling.

« Laquelle des méthodes est l’anti-balle, c’est ce que je veux parce qu’on m’a dit qu’une fois qu’on la prend, elle est efficace pour 5 ans » demanda t – elle d’une petite voix mais d’un ton ferme.

« Effectivement, anti-balle c’est l’implant » lui répondit la sage-femme, en faisant sortir le produit du lot des contraceptifs qui étaient sur son panier. « Et si vous le mettez, c’est pour 3 ans. Mais vous pouvez venir le retirer quand vous le désirez » a – t – elle poursuivi.

Non loin de là, le même scénario se répète. Alors que le soleil glissait majestueusement vers le coucher, un groupe d’adolescentes arrive au centre de santé de Koréra, situé dans la commune urbaine de Boké. Elles sont au nombre de huit (8).

« Nous avons entendu dire que les produits contraceptifs sont actuellement gratuits, j’ai amené mes amies qui en veulent » annonce Mariam Bangoura, la vingtaine, élève et mère d’une fille de 4 ans alors qu’elle entrait d’un pas rassuré dans la salle de counseling.

Sage-femme du centre de santé Koulifanya dans la commune urbaine de Boké en train de mettre l'implant à une cliente

Sage-femme du centre de santé Koulifanya, mettant le dispositif de l'implant à une cliente

En effet, le Ministère de la Santé, appuyé par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a organisé une campagne nationale d’offre gratuite des services de planification familiale (PF) du 25 novembre au 6 décembre 2019 en trois phases. Boké fait partie des régions qui ont accueilli cette campagne durant la seconde phase du 02 au 6 décembre 2019. Dans les 15 centres de santé qui relèvent de la préfecture de Boké, l’affluence est de taille et l’anti-balle a volé la vedette aux autres contraceptifs.

« C’est vraiment la méthode la plus demandée dans notre centre de santé. Depuis le début de la campagne, les femmes et les jeunes filles affluent ici le soir en grand nombre » témoigne le docteur Ibrahima Camara, chef du centre de santé de Koréra.

« Nous restons au centre parfois jusqu’à 20 heures parce que c’est le soir où les femmes viennent beaucoup. La journée, elles ont peur du regard et de ce que les gens peuvent penser d’elles » renchérit Fofana Fatoumata Hawa » sage-femme titulaire au centre de santé Koréra.

Au bout d’une dizaine de minutes d’échange, six des huit filles passent à tour de rôle sur la table de consultation de la sage-femme et reçoivent leur implant. Une opte pour les pilules et leur accompagnatrice est plus tôt contente. A la question de savoir ce qui motive sa joie, elle répond en ces termes.

« Je suis sûr maintenant que mes amies n’auront pas une grossesse qu’elles ne veulent pas. Vivre cela est parfois douloureux. En plus celles qui ont pris l’implant ont fait un bon choix, c’est efficace » déclare t – elle avec joie.

En effet, l’implant est considéré par les femmes de cette localité comme une méthode efficace. Son efficacité est comparée à un anti-balle qui vous protège et vous empêche de tomber sous les coups d’une balle fatale appelée grossesse non désirée.

Au bout des cinq jours d’offre gratuite de produits contraceptifs, plusieurs nouvelles utilisatrices ont été enrôlées. Les chiffres du Ministère de la santé indiquent que les nouveaux utilisateurs des méthodes modernes de contraception s’élèvent à  4 792 dans la région de Boké en 5 jours de campagne.