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Ce sont plus de cinq cent jeunes filles accompagnées de leurs parents qui ont pris part aux festivités de la journée internationale de la jeune fille à Mamou ce 11 octobre 2019. Action inscrite dans la feuille de route de la Guinée vers Nairobi, cette journée fut l’occasion pour UNFPA et ses partenaires de doter 180 jeunes filles formées dans le CAF de Mamou en kits de couture et de coiffure pour qu’elles puissent se mettre en groupements de 6 ou 5 personnes et s’installer à leur propre compte pour mener leurs activités génératrices de revenus (AGR). Aussi, les Centres d’Autonomisation des femmes de Mamou et Dubréka ont reçu des kits de couture, coiffure, de transformation agroalimentaire et de teinture ainsi que 26 services intégrés de prévention et de prise en charge des cas de violences basées sur le genre notamment les violences sexuelles (Santé, Gendarmerie, OPROGEM et Justice), en kits informatiques d’une valeur totale de 242 711 USD soit 2 240 222 530 GNF.

Célébrée cette année sous le thème, « les filles, une force libre et inépuisable », la 8ième édition de cette journée est une occasion pour les dirigeants de se réengager en faveur des droits des filles. UNFPA a saisi l’occasion de cette journée pour donner à 12 filles dont 11 lauréates aux examens nationaux et une petite fille de 13 ans, protégée de mariage précoce, des satisfécits, des kits scolaires et hygiéniques y compris les tenues scolaires et les pagnes Wax pour les bachelières d’une valeur de 9748000GNF (1055 USD).  Le sous-préfet de Ourékaba qui a sauvé cette petite fille de 13 ans du mariage précoce et se  qui charge de ses frais scolaires aujourd’hui a été aussi honoré par UNFPA pour ses efforts.  

Prenant la parole en présence de trois ministres de la République et des partenaires au développement, la Représentante des jeunes filles de Mamou a invité les dirigeants à mettre fin aux viols des filles et mineurs.

« Le viol des filles et des mineurs est devenu une pratique courante, nous disons non et nous appelons les autorités à appliquer la justice pour punir les violeurs qui volent l’innocence et détruisent l’avenir de ces filles » a plaidé Famoutama. En effet, le viol sur mineurs est une pratique qui gagne du terrain en Guinée. Le dernier cas en date est celui d’un enseignant qui a violé 6 de ses élèves. Il a reconnu les faits et est à la disposition des autorités. « Ceci est un phénomène inacceptable et nous devons y mettre fin. Aidez-nous à finir avec cette pratique à Mamou » a t – elle martelé avant d’inviter les filles à mettre en valeur leur énergie et leur force.

Au-delà des cas de viol, les filles et femmes constituent toujours une couche vulnérable en Guinée. Depuis 1994, année où s’est tenue la Conférence Internationale sur la Population et le développement, des efforts ont été enregistré. Le cadre juridique a largement évolué avec des lois comme celle sur la Santé de la Reproduction (SR), le code de l’enfant, le code civil et tous les engagements régionaux et internationaux ratifiés par le pays en faveur de l’accès des femmes et filles aux droits. « Le gouvernement guinéen a mis en place plus de vingt centres d’autonomisation des femmes depuis 2010 en vue d’accroître la capacité des femmes et filles à contribuer au développement et plus de deux milles filles ont été formées en couture, teinture, transformation agroalimentaire, coiffure et saponification » a annoncé la Ministre de l’Action Sociale, de la Promotion féminine et de l’enfance au nom du gouvernement à la cérémonie de Mamou. « Malgré cela, il reste encore beaucoup à faire » a - t – elle indiqué pour souligner les nombreux défis qui restent à relever notamment dans les domaines prioritaires de l’information des filles sur la santé Reproductive et l’éducation.

De nombreux défis liés aux droits des filles sont en attente de réponses efficaces et durables

En Guinée, 69% des femmes n’ont aucune éducation : 11% des femmes ont arrêté au niveau primaire, et 20% ont pu compléter l’école sécondaire selon l’EDS de 2018. Une fille sur deux soient 654 858 filles sont mariées chaque année avant 18 ans. Tous ces défis indiquent les nombreux terrains sur lesquels les droits des filles méritent d’être d’avantage protégés en vue de parvenir à l’égalité a estimé le Directeur de Plan International en Guinée.

Assurer les droits et les choix pour les filles est une responsabilité de tous. C’est pourquoi, la CIPD en 1994 a reconnu pour la première fois, les filles et les femmes comme des acteurs clés du développement. Malgré cette reconnaissance, les filles font face encore à de nombreuses barrières socio-culturelles pour jouer leur rôle dans la société. C’est pourquoi, le sommet de Nairobi est une occasion unique pour se réengager en faveur des droits des filles a souligné Madame Barbara Sow, Représentante de UNFPA en Guinée au nom du Système des Nations Unies en Guinée.

« Au moment où tous les pays du monde s’organisent pour célébrer le 25ième anniversaire de la CIPD, prévu à Nairobi en Novembre 2019, il nous faut maintenant se mettre au travail pour accélérer les promesses que nous avons faites en 1994 au Caire en Egypte, notamment d’éviter le mariage précoce et les grossesses non désirées, de protéger les filles contre le VIH/Sida, d’éviter l’excision et de les aider à acquérir l’instruction et les compétences dont elles ont besoin pour réaliser leur plein potentiel tout en garantissant leurs droits sexuels et reproductifs » a proposé Mme Sow en vue d’un développement plus inclusif et durable.

Il faut noter que cette journée est le début d’une série d’activités en faveur des filles. UNFPA prévoit des appuis tout au long des mois d’octobre et novembre à venir en vue de soutenir d’avantage les efforts du gouvernement en faveur des filles.