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Le 11 octobre 2021, la Guinée a commémoré la journée internationale de la fille. Un moment fort marqué par le plaidoyer sur l’accès sécurisé des filles au numérique aussi bien en milieu urbain que rural. Pour y arriver, les filles regroupées au sein des organisations de défense des droits des jeunes filles et du parlement des enfants ont remis aux autorités nationales, un mémorandum relatif à la situation de la jeune fille en Guinée et contenant des recommandations et propositions d’actions concrètes en tenant compte des engagements auxquels le pays a souscrits en sa faveur « Nous rêvons d’une Guinée où les filles peuvent jouir pleinement de leurs droits » annonce Kadiatou Konaté, Présidente par intérim du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, à l’entame de son plaidoyer en présence des cadres des ministères en charge des questions des femmes et des filles, des partenaires au développement, des organisations de la société civile et des filles venues de divers horizons. Jouir des droits signifient pour les filles « une vie exempte de violences basées sur le genre, la garantie de l’accès à la santé, et à l’éducation sans aucune contrainte ».

Pour donner corps, âme et vie à ce rêve des filles de Guinée, le numérique s’avère un outil déterminant parmi tant d’autres. C’est pourquoi, la journée internationale de cette année est célébrée sous le thème : « la génération numérique, notre génération ». Les filles invitent ainsi les autorités du pays à dire « oui » à l’accès des filles au numérique tout en renforçant leur capacité pour qu’elles en fassent une utilisation responsable et utile pour l’atteinte des objectifs de développement notamment ceux en lien avec leurs droits. « L’importance du numérique pour les filles n’est plus à démontrer » indique une des filles à la cérémonie, membre du parlement des enfants de Guinée.

En effet, « les technologies de l’information et les diverses plateformes de médias sociaux sont devenues des outils vitaux dans la vie des jeunes particulièrement celle des filles, qu’ils soient utilisés pour socialiser, s’informer, se divertir ou pour apprendre » remarque la Représentante Adjointe du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Guinée. En raison donc de son importance, la Guinée a investi dans le renforcement des capacités des filles en milieu rural et urbain dans ledit domaine. Selon la Cheffe de Cabinet de l’ancien Ministère des Droits et de l’Autonomisation des Femmes, « 20 Centres d’Autonomisation ont bénéficié d’équipements et de matériels informatiques dans le cadre de la formation de 5000 filles et femmes ».

Dans le pays, il existe aussi des solutions numériques développées pour l’accès des filles et des femmes à l’information et aux services de santé sexuelle et reproductive.  Des efforts qui démontrent la part du numérique dans les domaines de la vie des filles, « mais qui restent insuffisants et méritent d’être renforcés, démultipliés et mis à l’échelle » selon Philomène Kalissa, membre de l’Association Mafubo Guinée.

Selon Madame Olga Sankara, « près de la moitié de la planète n’a toujours pas accès aux outils en ligne, les laissés-pour-compte de la technologie numérique étant, la plupart du temps, les femmes et les filles des pays en développement, dans certaines régions, cet écart ne fait que se creuser, aggravant les inégalités entre les genres qui privent les femmes et les filles de la possibilité de profiter des bienfaits de la vie numérique qui est sensée  leur permettre d’accéder à l’éducation, de trouver un emploi mieux rémunéré et de créer des entreprises ». Une situation que les filles interpellent les autorités à changer à travers le plaidoyer à l’occasion de la célébration de la journée du 11 octobre 2021 qui leur est dédiée.