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Seny Robert Zogbela est une fille qui n’a pas subi l’excision. Elle fait partie de la cohorte des jeunes de la sous-préfecture de Bossou qui sont protégées contre cette pratique à travers les interventions du gouvernement grâce au soutien du programme conjoint UNFPA-UNICEF pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines dans cette localité.

Dans un entretien accordé à une mission conjointe (UNFPA, Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables et ONG), en décembre 2022, elle a partagé avec nous sa position par rapport aux mutilations génitales féminines.

Que représente l’excision pour vous ?

Je constate que l’excision n’est pas bonne pour les filles parce que les filles qui sont excisées ont des difficultés de nos jours. Certaines ont développé des maladies comme le VIH/Sida et d’autres n’ont pas de plaisir avec leurs maris.

Est-ce que vous arrivez à partager votre position sur cette pratique avec vos amies ?

Oui bien sûr. L’année passée, au sein du Club des Jeunes Filles de Bossou, auquel j’appartiens, nous avons sensibilisé les filles pour qu’elles n’aillent pas dans le camp d’excision. On leur a dit que l’excision n’est pas bonne et nous devons nous concentrer sur nos études. On fait la sensibilisation à l’école et dans le quartier.

 Quelle est votre relation avec les filles excisées ?

Les filles excisées parlent mal aux filles non excisées. Elles disent que nous ne sommes pas excisées et donc nous ne devons pas participer à leurs conversations, nous ne devons pas écouter leurs causeries.

Est-ce difficile parfois pour vous, de vous intégrer ?

Même quand elles nous parlent, moi je continue à leur dire que l’excision n’est pas bonne et qu'elles doivent penser d’abord à leur santé, leur bien-être et leurs études.

Comment vos parents vous soutiennent dans votre statut de fille non-excisée ?

Ils me disent que même si mes amis disent à l’école qu’il faut se faire exciser, je dois refuser, je ne dois pas accepter. Vraiment, mes parents m’encouragent à étudier et à refuser l’excision. Ils sont d’accord avec moi.