(Conakry, 28 juillet 2020): L’humanité célèbre chaque année, en ce mois juillet, la Journée Mondiale de la Population. En Guinée, en raison du contexte difficile lié à la pandémie de la Covid 19 qui touche presque tous les pays de la planète, le Gouvernement, à travers le Ministère du Plan et du Développement Economique en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a décidé de célébrer l’évènement, le mercredi, 29 juillet 2020 sur toute l’étendue du territoire national.
Une occasion propice au cours laquelle, les grands défis auxquels les populations partout dans le monde font face, seront mis en exergue en vue de trouver des voies et moyens pour les relever. Cette année, au regard des contraintes liées à la pandémie de la Covid 19 qui touche la planète entière, le Thème retenu est : « Stop COVID 19 : comment protéger la santé et les droits des femmes et filles ». Le Gouvernement guinéen et ses partenaires voudraient donc saisir cette opportunité pour mettre un accent sur les vulnérabilités et les besoins des femmes et des filles en cette période difficile de COVID-19.
En effet, en dépit des progrès sensibles enregistrés en matière de la santé sexuelle et reproductive, la Guinée reste un pays où, beaucoup reste à faire. Les statistiques fournies par la Direction Nationale de la Population et du Développement, indiquent que le taux de prévalence contraceptive est passée de 3% en 1992 à 11 % en 2018; (ii) les besoins non satisfaits en matière de planification familiale sont de 22%, contre une moyenne de 52% en Afrique. (iii) le taux de mortalité maternelle est passé de 926 en 1992 à 550 femmes pour 100 000 naissances vivantes en 2018 contre, moins de 100, prévus par la CIPD (Conférence Internationale pour la Population et le Développement).
Selon ces mêmes sources, le pays est toujours confronté à la recrudescence de plusieurs formes de violences basées sur le genre dont les viols, les mariages et des grossesses précoces. Il enregistre aussi, un taux élevé de « non-maintien » des filles à l’école, sans oublier le fléau des mutilations génitales féminines/excision. En Guinée, les Mutilations Génitales Féminines sont d’une prévalence de 96% alors qu’une étude nationale menée en 2016, révèle que 83% des femmes de 15 à 64 ans ont subi une violence basée sur le genre au cours de leur vie dont 29% de viols. On le sait, la Guinée a enregistré officiellement son 1er cas de COVID-19, le 12 mars 2020. Et depuis, le nombre de cas total confirmés, à la date du 24 juillet 2020 est de : 6 mille 867 dont 2.101 femmes Dans la dynamique de riposte nationale contre la Covid 19, les femmes représentent la majorité des agents de santé, en première ligne, devenant ainsi très exposées aux effets du coronavirus. Sur le plan socio-économique, elles travaillent dans des conditions difficiles et sont plus affectées par les impacts économiques de la pandémie. La fermeture des écoles, associée aux besoins accrus des personnes âgées, a considérablement augmenté le travail de soins « non rémunéré » des femmes. D’où la pertinence du choix de ce thème central, en lien avec la protection de la santé, des droits des femmes et des filles, dans le contexte de la Covid 19 en Guinée.
Cette année, les séries d’activités programmées, gravitant autour de la remise de kits sanitaires aux ménages défavorisés assorties des campagnes d’information et de sensibilisation des populations, vont ressortir la nécessité absolue de protéger la santé, les droits sexuels et reproductifs des filles et femmes tout en s’employant à éradiquer le fléau « des violences basées sur le genre », les mutilations génitales féminines notamment l’excision.
Dans sa déclaration de circonstance, à l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale de la Population, Dr Natalia Kanem, Directrice Exécutive de l’UNFPA a souligné le fait que « l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive est un droit ; les pandémies ne font cesser, ni les grossesses, ni les naissances et ne justifient en aucun cas les atteintes aux droits fondamentaux. Ensemble, ralentissons la propagation de la COVID-19 et protégeons dès à présent la santé et les droits des femmes et des filles ! ». Dr Natalia Kanem a affirmé par ailleurs que, « la crise de la COVID-19 a de graves répercussions sur les individus, les communautés et les économies du monde entier. Mais tout le monde n’est pas touché de la même manière et, comme nous le constatons si souvent, ce sont les femmes et les filles qui tendent à souffrir le plus ».
Pour sa part, Madame la Ministre du Plan et du Développement Economique se réjouit d’avance, des efforts louables fournis par le Gouvernement, sous le leadership du Chef de l’Etat, Pr Alpha Condé, et des résultats remarquables obtenus dans la riposte contre la Covid 19 ainsi que dans le domaine de protection de la santé, des droits des femme et des filles en Guinée, grâce à l’appui conséquent des partenaires techniques au développement, des acteurs de la société civile, du secteur privé avec le soutien et l’implication de l’ensemble de la population guinéenne. Mme Kanny Diallo est persuadée que « la Stratégie Nationale de Lutte contre la Covid 19 (SNLC) approuvée en Conseil des Ministres, viendra compléter les actions de riposte Covid 19 du Gouvernement afin d’armer davantage le pays contre les épidémies à répétition, l’aider à se relever, le rendre plus résilient sur la trajectoire de son développement socioéconomique amorcé». Mme, la Cheffe du Département du Plan et du Développement Economique, a invité les Départements sectoriels impliqués, les Partenaires Techniques et Financiers du pays, les ONGs et acteurs de terrain (à tous les niveaux) « à œuvrer dans une parfaite synergie d’action, à Conakry et à l’intérieur du pays, pour une célébration réussie de la Journée Mondiale de la Population 2020 ».