Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back

“Pas de grossesse pour le moment” : la planification familiale aide Christine à concevoir au moment voulu

“Pas de grossesse pour le moment” : la planification familiale aide Christine à concevoir au moment voulu

Story

“Pas de grossesse pour le moment” : la planification familiale aide Christine à concevoir au moment voulu

calendar_today 01 Août 2024

Christine et sa jumelle en face de la sage femme pendant la discussion sur le choix de la méthode contraceptive - @Afiwa
Christine et sa jumelle en face de la sage femme pendant la discussion sur le choix de la méthode contraceptive - @Afiwa

Guinée - les grossesses non désirées constituent un réel frein aux droits reproductifs des femmes et des filles. “Ma première grossesse est venue juste après le mariage, on n’était pas encore prêt mon mari et moi” témoigne Christine Sonomy, jeune femme de 23 ans, mariée il y a deux ans. 

Christine nous confie : “ma jumelle m’a informé que l’hôpital donne les produits contraceptifs gratuitement aujourd’hui, donc je suis venue pour ça”. Comme la plupart des femmes qui ont utilisé les services de planification familiale du 23 au 27 juillet 2024, Christine a reçu ces services gratuitement. “Je lui ai présenté tout ce que nous avions comme produits contraceptifs et elle a choisi l’implant” affirme la sage femme qui a reçu Christine. 

Rencontrée à l’hôpital préfectoral de Youmou, une préfecture située à un peu plus de 1 000 kilomètres de Conakry, Christine désire aujourd’hui une méthode de contraception pour éviter une grossesse durant les trois prochaines années. Étudiante en fin de cycle, Christine a dû gérer grossesse et études pendant la première année de son mariage. “C’est fréquent de voir des jeunes femmes enceintes à l’université, mais moi je voulais finir mes études avant de commencer à faire les enfants ”. C’était un désir qu’elle n’a pas pu réaliser. 

Doit on s’inquiéter d’une épidémie de grossesse non intentionnelle? 

Comme Christine et son mari, plusieurs jeunes couples sont surpris par des grossesses non programmées. Près de la moitié des grossesses dans le monde sont des grossesses non intentionnelles, soit au total 121 millions chaque année. Pour les femmes et les filles concernées, le choix de porter la vie, susceptible de bouleverser durablement leur existence, n’en est pas véritablement un, comme le montre l’État de la population mondiale 2022, publié par l’UNFPA. L’Afrique subsaharienne présente le taux de grossesses non planifiées le plus élevé dans le monde,  91 pour 1000 femmes. 

En Guinée, 64 867 naissances sont issues de grossesses non intentionnelles en 2022. Dans un pays où la sexualité reste précoce, les grossesses non intentionnelles restent un réel défi. Les femmes guinéennes entrent en vie nuptiale, sexuelle et féconde de façon précoce. A l’âge de 15-19 ans, 43,7 % des femmes sont mariées et 69,3% le sont à 20-24 ans (RGPH 2014). Le nombre moyen d’enfants par femme est estimé à 4,8. Ce nombre varie de 3,8 en milieu urbain à 5,5 en milieu rural. Ce qui reste largement au-dessus de la moyenne régionale. 

“je reçois souvent des femmes qui ont fait 10 enfants et qui ont finalement développé de graves problèmes de santé en raison des multiples grossesses” nous confie une sage - femme qui a procédé à la sensibilisation des communautés pendant le premier tour de la campagne de planification familiale 2024 à Kindia. 

Pour aider les femmes à faire les enfants au moment voulu, UNFPA Guinée appuie le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, à disponibiliser les méthodes modernes de contraception partout en Guinée. Pour booster l’utilisation des services de planification familiale, l'UNFPA accompagne aussi la gratuité des services pendant une semaine chaque année. Pendant cette période de gratuité, l’impact est visible sur le terrain. 

“Aux termes de notre huitième programme de coopération avec la Guinée, les indicateurs montrent que la maîtrise de la fécondité s’améliore avec le taux de prévalence contraceptive pour les méthodes modernes qui est passé de 10,1% en 2018 à 13,5% en 2023” a indiqué Patricia Keba, Représentante Adjointe de UNFPA Guinée. Cette amélioration de la prévalence contraceptive aide à sauver davantage de vie et préserver des rêves comme celui de Christine :

 "je suis certaine que je peux à présent vaquer à mes activités sans me soucier d’une grossesse qui pourrait me surprendre, ça fait du bien cette assurance".