Ils sont trois religieux impliqués activement dans la campagne nationale d’offre gratuite des services de planification dans la sous-préfecture de Sangarédi. Ils sensibilisent et mobilisent les femmes à opter pour les méthodes modernes de contraception. En raison du mandat religieux qu’ils portent, ces trois hommes sont favorablement accueillis dans la communauté et leur travail réduit les réticences en vue de relever le taux de prévalence contraceptive (4%), l’un des taux les plus faibles du pays.
« Nous sommes très bien accueillis dans les communautés et le message sur les contraceptifs passe bien » annonce Eldj Yaya Camara, Imam et Délégué sous-préfectoral de l’éducation à Sangarédi. Il a fait le choix à l’image de ces deux autres collègues de faire la promotion de la planification familiale. Chose rare dans les communautés à la base où souvent les premiers opposants à la PF sont issus des confections religieuses. Mais pour ces religieux de Sangarédi, promouvoir la PF est un devoir avant tout car elle permet de protéger les jeunes filles et les adolescentes de grossesses précoces. Cela ne remet pas en cause leur mandat religieux au contraire ont affirmé les trois religieux.
« Nous voyons souvent des filles qui ne sont pas mariées et mineures mais qui contractent des grossesses non désirées. Ces filles, leur avenir est hypothéqué parce qu’elles n’ont même pas de ressources pour s’occuper d’elle-même à plus forte raison s’occuper d’un enfant. Plusieurs contractent les Infections sexuellement transmissibles » estime Eldj Yaya Camara. « La PF facilite l’encadrement des jeunes et des adolescents » a – t – il conclut.
Les trois réligieux (Imams) en compagnie de l'équipe des prestataires de Sangarédi après une séance d'entretien avec l'équipe de supervision de UNFPA durant la campagne PF 2019
Sangarédi est une zone minière située à 70 km de Boké centre. Dans cette localité, les pratiques à risque qui peuvent entrainer les grossesses précoces et les IST/VIH/Sida sont courantes et inquiètent les religieux. En effet, le taux de prévalence des du VIH/Sida à Boké, région abritant Sangarédi est de 1,4% très proche de la moyenne nationale. Les jeunes ont donc droit d’être informés sur leur santé et sur comment se protéger de ces maladies et des grossesses estime l’Imam
« La santé est l’un des dons que Dieu nous a fait. Chacun doit savoir que notre corps nous appartient et nous devons le protéger. Nous ne pouvons pas utiliser les femmes comme des machines à produire, il faut que les couples espacent les naissances. C’est une chose très importante pour préserver la vie de la mère et du nouveau-né. C’est vraiment le principal message que moi je passe au sein des communautés » a déclaré Camara Amadou.
Cette présence des religieux dans le processus de promotion de la planification familiale constitue un facteur de levée rapide des réticences a estimé le chef du centre de santé de Sangarédi. En effet, les zones où les religieux sont favorables à la PF, la prévalence contraceptive se porte mieux qu’ailleurs. Selon le dernier EDS, 11% des femmes de 15 à 49 ans utilisent une méthode moderne de contraception. A Boké, localité abritant la ville de Sangarédi, ce taux est de 4%. C’est l’un des taux les plus faibles du pays. Pour changer la donne, il faut l’implication de tous notamment des groupes de religieux et sages. C’est pourquoi UNFPA Guinée soutient les groupes de religieux de diverses confessions pour soutenir les actions en faveur de la PF. A Sangarédi, les religieux qui jouent le rôle de RECO pendant la campagne PF ont été appuyé par UNFPA financièrement et techniquement.