Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back

Bintimodia : le difficile chemin de la PF face aux réticences

Bintimodia : le difficile chemin de la PF face aux réticences

News

Bintimodia : le difficile chemin de la PF face aux réticences

calendar_today 13 Décembre 2019

Prestataires et RECO du centre de santé de Bintimodia en compagnie de Mme Kaba Alima Traoré, Assistante Programme à l'UNFPA

Située à 39 kilomètres de Boké centre, la sous-préfecture de Bintimodia est l’une des localités touchées par la campagne d’offre gratuite de planification familiale (PF) 2019. Malgré le travail de sensibilisation que réalisent les relais communautaires (RECO) sur l’importance de la PF, une bonne partie des 117 villages de la zone reste bien réticente aux contraceptifs. Les femmes sont obligées de se cacher pour se faire planifier. Mais les prestataires de santé ne désespèrent point et trouvent des solutions innovantes face à cette situation.

Le docteur Lamah Apollinaire Cécé, chef du centre de santé de cette ville de 2000 kilomètres carré et son équipe comptent bien venir à bout de cette réticence. « Nous sommes régulièrement rejetés dans l’une des parties de Bintimodia où vit la communauté Mikhiforè. Impossible d’y aborder un sujet lié à la sexualité mais nous arrivons à convaincre les femmes et adolescentes dans les lycées » indique t – il à une équipe du Fonds des Nations Unies pour la Population venue assurer la supervision de la campagne PF dans la zone.

En effet, cette communauté reste très attachée à ses valeurs et traditions. La sexualité tout comme le planning demeurent un sujet tabou. Mais les voix qui font la promotion de la contraception moderne arrivent à se frayer un chemin dans cette atmosphère hostile.

 « Malgré le silence radio total au tour de ce sujet, nous les RECOs arrivons à sensibiliser les populations avec des mots parfois couverts, des termes qu’elles peuvent accepter et qui ne les heurtent pas » témoigne Boubacar Soumah, RECO qui a déjà sillonné 6 villages de la localité depuis le début de la campagne PF le 2 décembre. 

Alors que les RECOs font immersion dans la communauté pour parler des avantages des contraceptifs et l’importance de la planification pour l’épanouissement des familles, les prestataires de santé en font de même dans les écoles et dans les structures sanitaires.

« Nous avons été dans plusieurs écoles où les enseignants nous disent qu’ils sont contents pour cette campagne d’offre gratuite parce que plusieurs filles en situation de classe sont en grossesse, ne sont pas mariées et leurs familles n’ont pas les moyens pour les soutenir » explique le docteur Lamah Apollinaire Cécé. En effet, les enseignants de cette ville sont de plus en plus favorables à la PF parce que le phénomène des grossesses précoces et indésirées y est très répandu. Ces enseignants estiment que les filles une foi planifiée pourront poursuivre les études sans trop de difficultés. Hier réticents, les enseignants sont aujourd’hui le relais des prestataires de santé auprès de leurs élèves pour passer le message sur l’importance de la PF. Même si certains sont encore réticents, la done est en train de changer, nous ont confié les prestataires de santé de la zone.

« C’est dans nos villages où vous pouvez voir une jeune fille de 10 ans en grossesse. C’est tout le paradoxe de la situation. On interdit toute information sur la sexualité mais les filles très précocement tombent enceinte » déplore Barry Mabinty, prestataire au centre de santé de Bintimodia. Le fléau de filles élèves qui tombent en grossesse dans cette localité est inquiétant estime Camara Daouda, RECO engagé durant la période de la campagne. « Ces filles ont besoin d’être planifiées si non tout leur avenir est remis en cause » conclut Daouda Camara à l’issue d’un échange avec la mission de UNFPA venue superviser la campagne.

Alors que les écoles notamment dans les lycées et collèges, le message de la PF commence à trouver un chemin pour s’implanter malgré la réticence, le chef du centre de santé de Bintimodia et ses agents estiment qu’il faut désormais impliquer les élus locaux et les groupements de femmes dans la campagne PF. « Nos élus locaux doivent être orientés et sensibilisés à la PF pour nous permettre d’entrer dans la communauté » estime le Docteur Lamah. Une approche que UNFPA soutient déjà dans d’autres localités et qu’il compte bien soutenir à Bintimodia aussi en vue de tracer pour la PF un chemin moins tortueux et atteindre « zéro besoin non satisfait en PF dans la localité ».