La cérémonie de lancement de la journée internationale tolérance zéro aux MGF en Guinée a eu lieu le 03 février 2020 à Conakry. Etaient présents à cette célébration, Le président de la république, les représentants du gouvernement, du système des Nations Unies, les leaders religieux ainsi que la société civile. Les participants ont tous manifestés leurs engagements pour mettre fin aux Mutilations Génitales Féminines(MGF) en Guinée.
Malgré les progrès dans la lutte contre les MGF, cette pratique persiste encore en Guinée. Ainsi, on estime à plus de 390 376 le nombre de filles de moins de 15 ans qui, chaque année sont victimes de cette pratique. Même si des progrès ont été enregistré durant la décennie écoulée (2010-2020), les défis restent encore nombreux et urgents. Pour avoir plus d’impact dans la lutte, le Représentant du Système des Nations Unies en Guinée invite les acteurs à mieux investir dans la jeunesse pour qu’elle s’implique davantage. Cette invite cadre parfaitement avec le thème de cette année qui est « libérer le pouvoir de la jeunesse : une décennie d’accélération des efforts pour zéro mutilations génitales féminines d’ici à 2030 ».
« En Guinée, comme partout ailleurs aucun enfant, aucune fille, aucune femme ne mérite de souffrir des MGF. Nous devons tous et toutes, individuellement et collectivement, prendre cet engagement et le transformer en une réalité » a indiqué le Professeur Georges Alfred KiZerbo.
Pour le Président guinéen, le Professeur Alpha Condé, l’excision est un mal perpétré contre les femmes et filles. Malgré les graves conséquences de cette pratique, des facteurs socio culturels freinent son éradication et il faut une mobilisation a tous les niveaux pour l’arrêt des MGF.
« Les filles qui ne sont pas excisées sont souvent victimes de discrimination, donc il nous faut mener une bataille culturelle à travers les ondes nationales, les émissions, les imams, la société civile » a conclu le Président Alpha Condé avant de procédé au lancement des activités de sensibilisation et de mobilisation pour l’éradication de l’excision dans le pays.
Les leaders religieux à travers le Secrétaire Général des Affaires Religieuses (SGAR) ont aussi réitéré leur engagement à soutenir la lutte.
« Je voudrais profiter de cette heureuse occasion pour vous réaffirmer l’engagement de mon département à œuvrer constamment dans le cadre de la prévention du mariage d’enfants, le viol des petites filles, le travail des enfants et surtout la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines ».
L’implication de ces différentes personnalités pour la lutte contre cette pratique est saluée par les jeunes femmes présentes à la cérémonie. Leur rêve est que les différentes déclarations aboutissent à des résultats concrets. « Notre souhait ne se résume pas à faire reculer cette pratique, nous voulons zéro mutilation génitale féminine. Nous exhortons ici, toutes les autorités à prendre des mesures immédiates pour concrétiser cet engagement » affirma la présidente du Club des jeunes filles leader de Guinée.
Pour justement concrétiser cette lutte contre les MGF Madame la Ministre de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance a prévu la tenue de plusieurs activités en vue d’amplifier les efforts des différents acteurs.
« En lien avec le thème international de la journée, le Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance en collaboration avec l’ensembles des Partenaires, organisera pendant la quinzaine, au niveau national et local, une série d’activités. Celles-ci seront orientées en direction des décideurs à tous les niveaux, les composantes communautaires, les élèves, les parents d’élèves et encadreurs, en vue de susciter leur engagement aux actions de promotion et de protection des droits humains de la femme en général, en particulier l’abandon de la pratique des mutilations génitales féminines » a – t – elle annoncé.