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Vingt-cinq mille personnes sensibilisées sur l’abandon des MGF dont des femmes issues de milieux conservateurs

Vingt-cinq mille personnes sensibilisées sur l’abandon des MGF dont des femmes issues de milieux conservateurs

Actualités

Vingt-cinq mille personnes sensibilisées sur l’abandon des MGF dont des femmes issues de milieux conservateurs

calendar_today 25 octobre 2019

Vingt-cinq mille personnes issues des cinq communes de Conakry ont été sensibilisées sur les méfaits des mutilations génitales féminines (MGF) du 18 au 27 septembre 2019 par les membres du club des jeunes filles leaders de Guinée. A travers la campagne « une femme, une image », financée par UNFPA Guinée, le club en collaboration avec Guinée Challenge a démontré les conséquences des MGF sur la santé sexuelle et reproductive.

« Nous avons essayé de convaincre les femmes, les hommes et les jeunes sur la nécessité d’abandonner l’excision. Ce n’était pas facile mais nous avons atteint nos objectifs à 80% » témoigne Kadiatou Konaté, Secrétaire du Club des jeunes filles leaders de Guinée à l’issue de dix jours de sensibilisation sur le terrain. En effet, le principal objectif du projet « une femme, une image » financé par UNFPA Guinée est de renforcer les stratégies d’information et de sensibilisation pour accélérer l’abandon des MGF. Au-delà du traditionnel temps d’échange entre les agents de sensibilisation et la population, le club a apporté des innovations. Une série d’exposition de tableaux dans les grands carrefours de Conakry a permis aux filles d’expliquer les conséquences de l’excision. « J’ai aimé les tableaux qui expliquaient clairement les méfaits de cette pratique. C’était une idée hors du commun » déclare Hadiatou Yaya Sall, formatrice en journalisme sensible au genre et ayant suivi le lancement de la campagne. « Au moins, elles nous ont fait sortir du cadre traditionnel des activités de sensibilisation » a – t – elle conclut sur un air satisfait. Même son de cloche au sein du Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance (MAPFE). « Nous avons apprécié la collaboration avec le club et les œuvres d’art graphique ont apporté un plus à nos efforts » estime Camara Souleymane, point focal MGF aux MAPFE.

L’innovation de cette campagne fut aussi dans la présence des artistes chanteurs de renommée nationale qui ont pris part aux sessions de sensibilisation. A travers les notes musicales, des messages forts ont été transmis dans de nombreuses langues locales.

La campagne a permis de toucher plusieurs types de personnes même celles qui sont issues des milieux les plus conservateurs. Au-delà des personnes rencontrées dans les grands carrefours, les filles ont aussi abordé des femmes gérant des commerces dans les marchés. C’est ainsi que même des femmes voilées ont été informées et sensibilisées sur les dangers que courent les personnes excisées. « Cela n’a pas été facile de toucher les gens dans les quartiers parce qu'on nous traitait de tout, mais nous avons adapté la communication à chaque situation » relate Mbaye Fall de l’ONG Guinée Challenge partenaire de cette campagne.

« J’ai parlé à plusieurs femmes voilées. Au début, elles étaient réticentes mais après, elles ont montré de l’intérêt pour ce que je disais et elles ont même posé des questions » témoigne une des jeunes filles du club.

Malgré son interdiction, la pratique perdure en Guinée

La Guinée occupe la tête de péléton derrière la Somalie parmi les pays où ce phénomène perdure et touche de nombreuses femmes/filles. Selon l’EDS de 2018, 95% sont excisées sur tout le territoire national sont victimes de cette pratique.  Pourtant la loi l'interdit formellement et la considère comme une violation des droits de la femme. De nombreuses initiatives sont en cours mais il reste du chemin parcourir. C’est pourquoi le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée s’engage aussi à aller au-delà de la sensibilisation en vue d'accélérer les promesses liée à l'élimination des pratiques néfastes prises depuis 1994, année de la tenue de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD). 

« Nous voulons de plus en plus sauver des filles de l’excision. Comme nous l’avons déjà fait pour des filles par rapport aux mariages forcés, nous espérons que nous pourrons vite arrêter à temps des cas de MGF » annonce Hadja Aïssatou Diallo, membre du club et présidente de la thématique mariages précoces.

C’est à Kaloum sur le boullevard Telly Diallo que la campagne fut clôturée sur une note d’avoir de plus en plus de filles sauvées des MGF. Le club s’engage à poursuivre le processus et va trouver les ressources nécessaires pour activité l’alerte précoce en vue de sauver des filles qui pourraient être exposées à cette pratique.